Une manque de respect aux médecins est la seule solution de Premier Ford à la crise des soins de santé

Je suis convaincu qu’une approche équilibrée est essentielle dans la vie, que ce soit de modes de vie saine, de mariage et de relations ou d’éducation, une approche équilibrée est souvent la clé du succès. La nécessité d’un équilibre est encore plus importante lorsqu’il s’agit de politiques ou de décisions gouvernementales. Les gens avec qui je parle dans mon travail comprennent ce besoin d’équilibre au sujet des politiques.

Je ne suis pas un lauréat de la bourse Rhodes, mais plutôt un diplômé de l’école de la vie. Comme les lecteurs le savent, beaucoup de politiciens sont bien formés dans le domaine juridique ou les sciences politiques. C’est une bonne chose. Nous avons besoin de politiciens qui savent lire, interpréter et créer des législations. Cependant, nous avons également besoin de contributions d’autres perspectives pour garantir que les lois et les politiques bénéficieront aux personnes qu’elles sont censées gouverner. Il doit donc y avoir de la place pour une gamme de perspectives à la table pour les Ontariens moyens.

J’ai porté plusieurs chapeaux dans ma vie, y compris celui de négociateur. Mon approche dans ces situations a toujours été de parler honnêtement et de montrer du respect. Comme nos mères nous l’ont appris, nous devons traiter les autres comme nous voulons être traités.
Le ministère de la Santé (MdS) négocie un nouvel Accord sur les Services des Médecins (ASM) avec l’Association Médicale de l’Ontario (AMO), qui représente les médecins de l’Ontario. Le ASM négocié déterminera comment les médecins seront rémunérés au cours des quatre prochaines années. Au début de mars de cette année, les parties se sont mises d’accord sur la plupart des parties du PSA. Cependant, une section en arbitrage concernait la compensation des médecins sous le régime d’Assurance-santé de l’Ontario (OHIP).

Au cours de cet arbitrage, chaque partie négociatrice doit fournir aux arbitres des arguments qui soutiennent les offres finales qu’elles ont avancées. La soumission de l’AMO est basée sur l’argument que l’Ontario est en pleine crise de soins de santé, car il y a plus de 2 millions d’Ontariens dans la province sans soins primaires actuellement. Ce chiffre est dangereusement élevé et effrayant, surtout si vous ou un être cher faites partie des 2 millions. Des mesures pour éviter une catastrophe sont grandement en retard, et nous fonctionnons sur du temps emprunté.

Les nouvelles numériques de VillageMedia, The Trillium.ca, décrivent en bref la soumission de l’AMO comme une augmentation de “rattrapage” qui les compenserait pour l’inflation élevée sur la période de leur précédent contrat. Cela aiderait également à compenser ce qu’ils estiment avoir été privés en raison de la loi de restriction des salaires (Projet de loi 124), que les tribunaux ont jugés inconstitutionnels. Les médecins affirment que la loi a limité leur pouvoir de négociation même s’ils n’étaient pas strictement couverts par celle-ci.

La proposition de l’AMO est de 15,2 % sur 4 ans, tandis que la ligne de base du gouvernement est de 3 %. Donc, l’écart est significatif et sera un défi pour les arbitres à résoudre. J’ai été choqué lorsque j’ai entendu le premier ministre Ford et la ministre de la Santé Jones soutenir et reprendre les arguments soumis par le ministère.

Un article de CBC News du 8 mai 2024, intitulé “No concern about ‘diminished supply’ of doctors” rapportait que « l’AMO propose une augmentation générale des prix de cinq pour cent pour l’année, un rattrapage de 10,2 pour cent pour tenir compte de l’inflation et des “faibles augmentations de prix  depuis 2012, ainsi que 7,7 pour cent à diriger vers divers programmes du système de santé. (Citation traduite de l’anglais.) »

La soumission du gouvernement affirme, de son point de vue, qu’il n’y a pas besoin de rattrapage. Ils ont écrit : « Les ajustements du revenu moyen des médecins se comparent favorablement à d’autres règlements où la rétention et le recrutement ne sont pas une préoccupation majeure. (Citation traduite de l’anglais.) » Ils ajoutent également que l’Ontario a connu une croissance des médecins qui dépasse largement la croissance de la population.

La ministère affirme que les revenus des médecins ont déjà augmenté et que le nombre de médecins exerçant dans la province ait dépassé la croissance de la population en même temps, leurs enquêtes indiquent que l’accès aux médecins de famille s’est détérioré. Ainsi, le premier ministre Ford et la ministère Jones ont déterminé que la faute incombe aux médecins, car ils ne doivent pas travailler assezdur.

Affirmer cela dans les soumissions d’arbitrage du ministère, c’est comme croiser un ours dans la forêt et croire que la meilleure stratégie est de lui pincer le nez. La trajectoire de leurs arguments est incomplète et trompeuse, et la tactique est malavisée s’ils veulent parvenir à un accord juste et raisonnable que toutes les parties peuvent accepter. Il ne s’agit pas d’une élection où il y a un gagnant et un perdant. En fin de compte, il ne s’agit pas que le gouvernement ou les médecins “gagnent”; il s’agit de s’assurer que le peuple de l’Ontario gagne.

Je ne peux m’empêcher de demander si la soumission du ministère reflète le niveau de sincérité et de respect. Ils affirment par écrit qu’il n’y a pas de pénurie de médecins maintenant et qu’il n’y a pas de préoccupation pour l’avenir. Les Ontariens savent que ce n’est pas vrai.
En Ontario, la population des personnes de plus de 80 ans devrait doubler d’ici 2050. Vous n’avez pas besoin d’être médecin ou analyste pour comprendre que les services médicaux et les traitements pour ces personnes augmenteront. Qu’à mesure que notre population vieillit, le temps qu’un médecin doit consacrer à chaque patient augmentera, ce qui signifie qu’ils auront moins de temps pour voir d’autres patients chaque année.

Le président de l’AMO, Dr David Barber, dit que l’approche et les arguments du gouvernement en arbitrage sont offensants pour les médecins. « Les chiffres sont une chose, mais … l’approche du gouvernement ici est que leur briefing dit essentiellement qu’il n’y a rien de mal. Je comprends qu’il y a du positionnement, mais c’est en fait un positionnement très dangereux de la part du gouvernement. (Citation traduite de l’anglais.) »

Le 10 mai 2024, Trillium News a confirmé les commentaires de Barber, rapportant que « la position du gouvernement est qu’en réalité l’accès des patients aux médecins s’aggrave – mais elle blâme simplement les médecins pour cela, disant qu’ils cherchent peut-être un meilleur équilibre travail-vie et qu’ils sont assez payés pour ne pas travailler autant qu’avant. (Citation traduite de l’anglais.) »  Les membres de l’Union des médecins de famille de l’Ontario étaient tellement indignés qu’ils ont commencé à circuler une pétition demandant la démission du ministre, qualifiant cette accusation de gifle pour les Ontariens, en particulier les 2,3 millions qui n’ont pas accès à un médecin de famille.

L’article a également cité l’économiste de la santé Boris Kralj, qui pense que les tactiques d’attaque du ministère sont imprudentes. Il a également dit, « Le ministère est allé au-delà pour dénigrer, ou critiqué, les médecins… c’est franchement ridicule. J’étais juste choqué qu’ils fassent cela, et qu’ils le fassent dans un document public, écrit. Je peux les voir faire cela dans une pièce fermée, mais je ne peux pas les voir mettre cela sur papier pour que tout le monde voie ce qu’ils pensent. (Citation traduite de l’anglais.) »

Le premier ministre Ford se vante d’avoir beaucoup d’expérience dans la gestion d’une entreprise familiale très réussie. Considérant qu’il dispose de ressources infinies en matière de recherche, de stratèges et de négociation, c’est encore plus inepte que le gouvernement ait dû recourir à un arbitrage pour résoudre la négociation de l’ASM avec les médecins de l’Ontario. Cependant, cette bévue inexcusable peut seulement nuire à la réputation du gouvernement et à sa relation avec la profession médicale. En fin de compte, ce seront les habitants de l’Ontario qui en subiront les conséquences.

Il est tout à fait compréhensible qu’un conseiller ou un fonctionnaire ministériel opère du point de vue de son portefeuille. Mais quand vous êtes ministre ou premier ministre, vous devez vous engager à voir les choses sous plusieurs points de vue, surtout du point de vue du peuple de l’Ontario. Ce sont les voix de ces personnes que je continuerai à porter à l’Assemblée législative de l’Ontario.

Comme toujours, je vous invite à contacter mon bureau à propos de ces questions ou de toute autre affaire provinciale. Vous pouvez joindre mon bureau de circonscription par courriel à [email protected] ou appeler gratuitement au 1-800-831-1899.

Michael Mantha