Le hockey est vraiment l’une de mes grandes passions. Il a longtemps été, et restera toujours, le sport emblématique du Canada. Avec la vitesse fulgurante de la rondelle se dirigeant vers le filet et les lames scintillantes des patins qui fusent sur la glace, qu’y a-t-il de plus exaltant? J’admets volontiers ma loyauté, presque aveugle, envers une équipe en particulier qui endure une disette plus longue que les années de ma propre vie. Mais cela fait aussi partie de la magie du jeu.
Je justifie facilement ma loyauté, même dans les moments difficiles, en expliquant que le succès d’une équipe ne dépend pas uniquement du talent global de son alignement. De nombreux facteurs entrent en jeu. Les mauvaises années sous Harold Ballard ont prouvé qu’une équipe ne peut performer que si elle reçoit les outils, les coéquipiers compétents et le soutien nécessaires de la direction, des entraîneurs, des joueurs et même des soigneurs.
Cette réflexion me pousse à faire un parallèle avec ma passion pour la politique.
Commençons par un rapide survol de la leçon n°1 en Éducation civique 101. Au Canada, il existe trois niveaux de gouvernement :
- Le gouvernement fédéral ou Gouvernement du Canada
- Le gouvernement provincial – dans notre cas, l’Ontario
- Le gouvernement municipal
À l’heure actuelle, tous les niveaux de gouvernement font face à des défis accablants. De l’intérieur, la politique n’est pas un jeu facile. Mais je ne peux m’empêcher de remarquer tout particulièrement les difficultés des gouvernements municipaux, qui peinent désespérément à répondre aux besoins de leurs citoyens.
En Ontario, les municipalités traversent une période difficile qui rappelle les mauvaises années Ballard. Elles ne reçoivent ni le leadership, ni le financement, ni le soutien nécessaire de la part de la province. Comme pour les joueurs de hockey, la performance des dirigeants municipaux est directement influencée par les décisions prises au sommet. Et en Ontario, la province est absente depuis trop longtemps. Cette situation nous rattrape désormais.
Dans un article du 19 novembre 2019 publié dans Policy Options, la professeure associée Kristin R. Good de l’Université Dalhousie expliquait que les municipalités font partie intégrante de la juridiction provinciale et ont une importance constitutionnelle. Elle écrivait : « Municipal acts and city charters decentralize power and embody the same constitutional values that underpin Canada’s federal structure and democracy. »
Elle a raison. Les gouvernements municipaux ne sont pas de simples subordonnées des gouvernements provinciaux. Ils gèrent des infrastructures critiques, des services essentiels et la sécurité au niveau local – des responsabilités que les provinces ne prennent pas en charge. Mais ici, en Ontario, Queen’s Park impose davantage de problèmes aux municipalités tout en refusant de leur offrir un soutien adéquat.
Ce manque de soutien n’affecte pas seulement les grands centres urbains. Les petites communautés rurales et du Nord souffrent tout autant. Le premier ministre Ford dit essentiellement aux leaders municipaux : Voici les règles. Voici ce que nous voulons que vous fassiez. Maintenant, trouvez l’argent et faites le travail.
Prenons l’exemple des municipalités du Nord, qui luttent pour financer les renouvellements de contrats des services de la PPO, avec des augmentations de frais allant jusqu’à 26 %. Depuis des mois, les dirigeants municipaux d’Algoma-Manitoulin me disent qu’ils n’ont presque plus d’options. Ils doivent soit imposer des augmentations colossales des taxes, de l’ordre de 5 ou 6 %, soit réduire les services existants jusqu’à l’os.
Les familles du nord de l’Ontario, déjà confrontées à l’inflation et à des coûts de vie élevés, ne peuvent pas se permettre de telles augmentations de taxes.
La santé, par exemple, est de la responsabilité provinciale. Pourtant, les municipalités ont dû intervenir en raison des pénuries critiques de médecins dans le Nord. Les urgences hospitalières ont dû fermer leurs portes à maintes reprises, causant de grandes souffrances aux citoyens. Les municipalités se mobilisent pour pallier les manques, mais les gens souffrent.
En fin de compte, les gouvernements locaux sont contraints de choisir entre des priorités critiques comme les soins de santé et les services policiers. Demandez-vous : si vous étiez à leur place, que choisiriez-vous?
La réponse est simple : les deux sont essentiels. Personne ne devrait avoir à choisir. Quel genre de leadership provincial permet une telle situation?
Les gouvernements municipaux du nord de l’Ontario rencontrent des défis similaires. Le groupe des maires des grandes villes du nord de l’Ontario s’est récemment réuni pour préparer les prochaines rencontres de plaidoyer auprès des gouvernements provincial et fédéral. Dans son édition du 9 novembre, le Sault Star rapportait :
« Les maires du Nord – de Sault, Sudbury, North Bay, Timmins et Thunder Bay – partagent les mêmes difficultés dans leur communauté, toxicomanie et crise de santé mentale, pénurie de médecins et pénurie de logements.
Toutes ont une chose en commun : les municipalités sont confrontées à des problèmes et essaye de trouver des solutions qui ne relèvent pas de leur mandat. Peu importe leur demandes répétées, des campagnes de lettres, des contacts avec les députés provinciaux et fédéraux et des lobbyistes efforts, les problèmes persistent. »
Le Star ajoutait que le consensus était que « Northern Ontario is treated as the poor sister of the north, the mayors also find themselves competing against each other for limited funding dollars. » Les maires ont appris qu’il y aura du financement pour le programme Homelessness and Addiction Recovery Treatment (HART). Toutefois, ils comprennent également que seulement neuf communautés en Ontario bénéficieront de ce financement. Rappelons que le Star a récemment rapporté que Sault Ste. Marie enregistrait le plus grand nombre de décès par surdose d’opioïdes dans toute la province. Comme je l’ai écrit dans une récente chronique du NFTP, c’est un problème massif dans Algoma-Manitoulin, face auquel le premier ministre n’a répondu qu’avec des paroles creuses et du cynisme.
Au début du mois de novembre, les maires de l’Ontario ont envoyé une lettre au premier ministre Ford, lui demandant de les aider à gérer les enjeux liés aux camps de sans-abri. Au lieu d’écouter sincèrement et de s’engager dans une discussion constructive, le premier ministre a choisi d’envenimer la situation en déclarant : « I have an idea…; why don’t the big city mayors actually put in writing that they want the province to change the homeless program, make sure that we move the homeless along, and why don’t they put in (to) use the notwithstanding clause, or something like that…. Let’s see if they have the backbone to do it. »
Cette remarque provocatrice n’a fait qu’alimenter les dissensions et divisions parmi le groupe des maires, plutôt que de favoriser un dialogue utile.
Le gouvernement de l’Ontario ne se présente pas à la table quand les Ontariens en ont le plus besoin. Le premier ministre est préoccupé par les murmures de ses partisans corporatifs aux poches profondes, comme ceux qui n’aiment pas partager les rues de la ville avec des cyclistes.
Considérez les dégâts causés par le leadership d’Harold Ballard aux Maple Leafs : une sécheresse de 52 ans sans Coupe Stanley. Le gouvernement Ford suit les traces de Ballard vers un désastre. Les Ontariens ont besoin d’un premier ministre et d’un gouvernement qui ne fuient pas les problèmes en les refilant à d’autres qui ne sont pas équipés pour gérer des enjeux qui dépassent leur juridiction. Nous avons besoin d’un premier ministre qui dirige un gouvernement plaçant les besoins, la santé, le bien-être, la sécurité et la prospérité de ses citoyens en priorité.
Comme toujours, je vous invite à communiquer avec mon bureau pour discuter de ces enjeux ou de toute autre question provinciale. Vous pouvez joindre mon bureau de circonscription par courriel à l’adresse [email protected] ou par téléphone, sans frais, au 1-800-831-1899.
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