À la fin des vacances de mars, mon équipe a noté une augmentation du nombre d’appel au sujet des problèmes du système éducatif de l’Ontario. Les lecteurs réguliers se souviendront peut-être que j’ai récemment écrit une chronique sur le sujet. Le problème, bien sûr, est une pénurie d’enseignants, d’assistants éducatifs et d’éducateurs de la petite enfance. Les effets à long terme de cette pénurie s’avèrent être plus qu’un défi pour les conseils scolaires, les directeurs et les enseignants. L’Ontario a besoin que le gouvernement mette en œuvre des changements réfléchis, efficaces et significatifs immédiatement. Sinon, les effets sur nos enfants seront profonds et à long terme.
Cependant, ce que les Ontariens ne réalisent pas, c’est pourquoi une telle pénurie existe.
Ce qui a commencé comme une préoccupation croissante a en fait été prédit dès les années 90. L’Institut de politique économique a publié un rapport en 2019 intitulé La pénurie d’enseignants est réelle, importante et croissante, et pire que nous le pensons (translation du titre en anglais). Ils citent une étude qui examinait une liste d’indicateurs qui « (sont) des signaux critiques. Ils aident les analystes à détecter quand il n’y a pas assez d’enseignants qualifiés pour répondre aux besoins de dotation dans un marché du travail qui ne fonctionne pas comme les autres. » La pénurie est devenue un problème sous le précédent gouvernement libéral. Cependant, depuis que le gouvernement conservateur est au pouvoir, la mauvaise gestion du système éducatif a transformé un problème en un crise urgent.
Un article publié dans le réseau EdCan le 3 octobre 2023 a annoncé que les enseignants s’épuisent à un taux alarmant. Ils ont dit qu’une enquête auprès des enseignants à travers le Canada a révélé que 85 pour cent d’entre eux signalent un déséquilibre entre travail et vie personnelle. Il a également noté que 30 pour cent des nouveaux enseignants quittent la profession en moins de 5 ans. La charge de travail, le stress et la violence vécus dans l’enseignement aujourd’hui ne sont pas quelque chose qu’ils peuvent envisager de continuer comme carrière. En fin de compte, les charges de travail et les exigences sont devenues insupportables.
Les gens de l’Ontario doivent comprendre que les salles de classe que nous connaissions en grandissant ne sont pas le même environnement d’apprentissage que nos enfants et jeunes vivent aujourd’hui. Les enseignants et les assistants éducatifs quittent la profession dans son ensemble parce que le travail est devenu mentalement et physiquement écrasant. Pire encore, lorsque de jeunes gens envisagent d’obtenir leurs diplômes pour devenir enseignants agréés, une fois qu’ils parlent à quelqu’un déjà dans les tranchées, ils sont rapidement dissuadés parce que la description du VRAI travail et les conditions de travail qu’ils entendent les effraient. Ces raisons incluent :
- Le surpeuplement des classes
- Enseigner des classes divisées de 2 et même 3 niveaux scolaires
- Augmentation de l’évaluation et du rapport des élèves
- Intégration d’élèves ayant des besoins spéciaux, y compris des élèves présentant de graves problèmes comportementaux, dans des classes ordinaires sans soutien constant et adéquat des AEs
- Augmentation des comportements et incidents violents dirigés contre les personnels
De plus, le manque de respect du gouvernement Ford qui se détériore et le manque de préoccupation pour le bien-être des professionnels de l’éducation sont également très préoccupants. Suite aux négociations récemment conclues, le magazine de la Fédération des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario a déclaré : « Les enseignants sont des professionnels dévoués qui investissent leur temps, leur énergie et leur passion pour nourrir le potentiel de chaque élève. Pourtant, le mépris continu du gouvernement Ford pour l’expertise, les contributions et le bien-être des enseignants, ainsi que ses attaques contre la profession, ont érodé le moral des mêmes individus à qui l’on fait confiance pour inspirer les élèves de l’Ontario et les aider à réussir. Laisser persister ces conditions nuit aux élèves et aux écoles. »
Cette complainte vous rappelle-t-elle les cris des infirmières de l’Ontario ?
Concernant la violence subie par le personnel, il semble que les mesures prises par le Ministère n’ont eu pratiquement aucun impact positif pour aborder le problème. CTV News a rapporté le 15 mai 2023, qu’un stupéfiant 80 pour cent des enseignants ait rapporté avoir personnellement vécu ou été témoins de violence impliquant le personnel. Maintenant, pensez à votre lieu de travail. Avez-vous déjà eu quelqu’un au travail qui vous morde, vous donne un coup de pied, vous frappe où vous jette une chaise ou du matériel ? Vous et 80 pour cent de vos collègues pourriez-vous signaler avoir vécu ou été témoins de violence au travail ?
Je pensais l’autre jour à cette question, et j’ai conclu que le premier ministre Ford a peut-être engagé Red Green (de la renommée de l’émission de télévision CBC) comme consultant politique spécial.
Laissez-moi expliquer. Il me semble que l’approche du gouvernement Ford pour résoudre la crise de la pénurie d’enseignants est imprégnée de la philosophie de Red Green. Je dis cela en raison de l’affinité de Red pour l’utilisation du ruban adhésif. Les fans du programme connaissent bien l’affirmation de Red selon laquelle on peut utiliser le ruban adhésif pour réparer absolument tout dans l’univers. Et si cela ne fonctionne pas, cela signifie simplement que vous n’utilisez pas assez de ruban.
Au cours des dernières années, les conseils scolaires ont dû compter lourdement sur les enseignants retraités, les enseignants stagiaires et même sur des individus pratiquement non qualifiés pour les postes vacants. Les enseignants retraités ont historiquement été limités à l’enseignement suppléant jusqu’à 50 jours par an. Pendant la pandémie, lorsque tant de travailleurs, y compris les enseignants, ont dû être absents du travail pendant des semaines, la Fédération des enseignants de l’Ontario (FEO) a accepté de presque doubler temporairement le maximum à 95 jours. Cet accord a été prolongé à la demande du gouvernement au cours des trois dernières années, sur la base de l’entente que le ministère de l’Éducation recruterait efficacement de nouveaux enseignants avec une formation et des compétences à jour. Cependant, la province n’a pas tenu sa part du marché. Et avec la manière dont ils ont négocié publiquement et traité les enseignants, ils se sont en quelque sorte tiré une balle dans le pied.
Lors de l’évaluation des progrès du gouvernement en matière de recrutement, la FEO a refusé la demande de prolonger le maximum de 95 jours de travail. L’édition du 19 mars, 2024 du Toronto Star citait la FEO disant : « La modification de la règle n’a jamais été envisagée que comme une mesure à court terme. Reporter la responsabilité sur les enseignants retraités n’est ni une option suffisante ni durable pour répondre aux défis du personnel. Changer la règle pour les membres retraités n’encourage ni les enseignants en exercice à rester dans le système, ni n’attire les candidats potentiels à rejoindre la profession. »
Cette décision a stupéfié tant le gouvernement que les conseils scolaires, qui ont déclaré que la décision de la FEO se ferait au détriment des étudiants de l’Ontario. Le ministre de l’Éducation, Lecce, a immédiatement pointé du doigt les enseignants, qualifiant la décision de « regrettable », en disant : « Malgré l’ajout de près de 3 000 enseignants depuis 2018 et la réduction de moitié des délais de certification, les conseils scolaires ont exprimé leurs préoccupations concernant les taux élevés d’absentéisme des enseignants. »
Vraiment, ministre Lecce ?
Le ministère sait à quel point la situation était mauvaise depuis qu’ils ont été élus il y a plus de 5 ans. Ils savent que des milliers d’enseignants supplémentaires doivent être embauchés, et pourtant, ils n’en ont ajouté que 3 000 au cours de ces cinq années. Cela ne fait même pas 1 000 pars an! C’est vraiment une goutte dans l’océan.
Le problème est que le gouvernement s’appuie sur des mesures temporaires qui n’abordent en aucun cas de manière permanente les problèmes d’éducation. David Mastin, premier vice-président de la Fédération des enseignants de l’élémentaire, a répondu aux critiques de Lecce, en disant que la Province « nous demande ce pansement… il couvre le problème, et empêche les gens de voir le vrai problème… Aussi inconfortable que cela puisse être, nous avons besoin que les gens voient ce problème. »
Vous pouvez l’appeler une solution de pansement, mais je dirais qu’une meilleure façon de le décrire est que Ford utilise l’approche du ruban adhésif de Red Green pour réparer l’éducation. J’imagine vivement Red conseillant le premier ministre Ford lors d’une réunion à haut risque sur le fait de compter lourdement sur les enseignants retraités pour résoudre le problème. Red dit : « C’est seulement temporaire – à moins que cela fonctionne. »
Donc, entre-temps, le premier ministre Ford est content de s’asseoir et de voir si son travail de ruban adhésif fonctionne – aux dépens de nos enfants et de leur avenir.
Comme toujours, je vous invite à contacter mon bureau pour ces questions ou toute autre affaire provinciale. Vous pouvez atteindre mon bureau de circonscription par courriel à [email protected] ou appeler sans frais au 1-800-831-1899.
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