Nous sommes entourés de plastique. Des pailles que nous utilisons pour boire jusque dans les fibres que nous employons pour donner de l’élasticité à nos vêtements, le plastique est si omniprésent qu’il est devenu un énorme problème pour l’environnement. Il se retrouve dans les sites d’enfouissement, dans les océans, et même dans notre chaîne alimentaire. Le temps qu’il met à se décomposer aggrave le problème : les déchets de plastique que nous créons aujourd’hui existeront peut-être encore dans mille ans. De toute évidence, nous ne pouvons pas attendre que la situation se détériore avant d’y apporter une solution.
Dans son nouveau rapport intituléNoyés dans le plastique : le Canada doit cesser d’alimenter le désastre mondial du plastique, Oceana Canada explique nettement les défis que nous devons surmonter pour nous affranchir de notre dépendance au plastique. Le rapport révèle un fait stupéfiant : environ 70 % du plastique que nous consommons est jeté, et la moitié de ce plastique provient d’objets à usage unique comme les pailles, les fourchettes et tous les emballages transparents qui recouvrent nos produits, de la nourriture aux vêtements.
C’est sur ce front que le gouvernement a décidé de s’aventurer légèrement : dans son discours du Trône, il a annoncé qu’il interdirait le plastique à usage unique. Cette semaine, il a énuméré les six premiers objets de plastique qui seront visés par cette interdiction, tous des objets qui ne se recyclent pas facilement et qui peuvent déjà être remplacés par des objets plus sains pour l’environnement : les pailles, les bâtonnets à mélanger, les sacs en plastique, les ustensiles de plastique, les assiettes et contenants de mousse de polystyrène et les porte-canettes.
C’est un bon début, mais le gouvernement peut faire bien davantage pour changer les habitudes en matière d’utilisation et d’élimination du plastique. Les néo-démocrates ont aussi proposé que les entreprises dont les activités sont axées sur le plastique soient tenues responsables du cycle de vie complet de leurs produits et emballages de plastique. Cette mesure irait plus loin que l’interdiction du plastique à usage unique que nous avons demandé.
Nous avons encore beaucoup à faire pour atteindre l’objectif de zéro déchet de plastique. Un obstacle est le fait que la gestion du recyclage et des déchets se fait généralement à l’échelle municipale. C’est un arrangement qui a du sens à plusieurs points de vue, mais qui complique aussi la promotion de solutions comme l’amélioration du recyclage dans l’ensemble du pays. Manifestement, un investissement majeur de la part du gouvernement est nécessaire pour faire bouger les choses, puisque la plupart des municipalités ont un budget serré. C’est pourquoi les néo-démocrates ont aussi proposé d’aider les municipalités à améliorer leurs programmes de recyclage et de gestion des déchets.
Dans son rapport, Oceana Canada montre bien l’importance d’améliorer le recyclage en précisant que plus de 87 % du plastique que nous croyons être recyclé aboutit dans les décharges. Ce chiffre est démoralisant pour les personnes qui séparent scrupuleusement les objets recyclables de leurs déchets. À l’évidence, nous avons besoin d’un chef de file.
Le problème ne se limite pas au Canada. Au cours des 30 dernières années, le pays a exporté près de quatre millions de tonnes de déchets de plastique. La situation n’est qu’une autre des raisons pour lesquelles il faut trouver de toute urgence des solutions qui diminueront considérablement la quantité de plastique dans les sites d’enfouissement et les cours d’eau. Donner aux entreprises la responsabilité de gérer le plastique qu’elles produisent jusqu’à ce qu’il soit recyclé serait une mesure utile pour le Canada et le reste du monde.
Il y a maintenant cinq ans que le Parlement a adopté une motion néo-démocrate visant à faire interdire l’utilisation des microbilles dans les produits de soins personnels, ce qui nous a permis d’éliminer progressivement ces produits de plastique de nos sources d’approvisionnement en eau. Pendant ce temps, nous avons pu mesurer l’ampleur du problème dans le monde et à l’échelle locale. Le temps est manifestement venu de prendre des mesures énergiques, mais le gouvernement ne fait que de timides avancées.
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