La citation « au milieu de chaque crise se trouve une opportunité » est souvent attribuée à Albert Einstein. Il y a eu des moments où j’ai fait face à des périodes difficiles et j’ai pensé à cela pour garder ma pensée constructive et concentrée sur le bon côté. C’est bien d’être un optimiste en politique, je pense. À mon avis, les gens qui nous ont tous élus à Queen’s Park l’ont fait en s’attendant à ce que les députés soient réfléchis et axés sur les solutions.
Cependant, il y a une interprétation plus cynique de la citation du Dr Einstein : qu’une crise présente une occasion de s’enrichir.
Prenons par exemple la crise de la dotation en personnel de santé à laquelle nous sommes confrontés dans notre province. Il s’agit sans aucun doute d’une crise à grande échelle, surtout ici dans le Nord, où les fermetures d’ER, les codes noirs et les longs temps d’attente deviennent réguliers. Dans les colonnes précédentes, il s’agit en partie d’une crise fabriquée par ce gouvernement qui sous-finance les soins de santé et impose des lois contre-productives telles que le projet de loi 124.
Au milieu de cette crise, les agences de soins infirmiers à but lucratif ont profité de l’épuisement professionnel du personnel et des politiques de bas salaires du gouvernement pour faire progresser leurs propres profits. Il s’agit d’entreprises privées qui embauchent des infirmières et qui les sous-engagent ensuite dans des hôpitaux et des foyers de soins de longue durée qui manquent de personnel. Dans le Nord, on compte de plus en plus sur ces entreprises pour maintenir des niveaux de dotation suffisants pour fournir des soins aux collectivités.
Ces entreprises peuvent facturer deux ou même trois fois plus par heure pour une infirmière travaillant sous contrat par rapport à ce qu’un hôpital ou une maison de soins de longue durée peut offrir. Ces contrats sont souvent à court terme, ce qui signifie que l’institution qui les embauche doit fournir une orientation, une chambre et une pension, ainsi que des frais de déplacement. Tout cela représente un fardeau énorme pour les budgets qui sont déjà étirés par le sous-financement.
Cette semaine, l’un de mes collègues a présenté un projet de loi visant à enrayer ce problème. C’était une loi qui aurait imposé des normes de délivrance de permis et de services aux agences de soins infirmiers pour s’assurer qu’elles sous-traitent des infirmières qualifiées, qu’elles ne facturent pas de prix déraisonnables ou n’augmentent pas leurs prix en période de demande, et qu’elles ne braconnent pas le personnel infirmier qui travaille déjà dans le système public.
Au cours du débat sur le projet de loi, j’ai pris la parole pour me faire l’écho des appels unanimes que j’ai entendus de la part des équipes de direction des hôpitaux et des soins de longue durée d’Algoma-Manitoulin. Il ne s’agit pas d’un système durable pour les soins de santé publics dans le Nord. Il continuera d’y avoir une course vers le bas si rien n’est fait pour résoudre la crise de la dotation ou le pouvoir discrétionnaire illimité que ces entreprises ont d’exercer leurs activités en Ontario.
En l’occurrence, cette façon de faire équivaut à un transfert massif des deniers publics vers les poches des entreprises privées. Le gouvernement permet que plus d’argent soit retiré des hôpitaux publics et mis dans les profits des propriétaires de l’entreprise. Je crois fermement qu’il ne s’agit pas d’une utilisation responsable de l’argent des contribuables, surtout dans le domaine des soins de santé où, en tant que Canadiens, nous nous attendons à ce qu’il s’agisse d’un bien public et non d’un service privé.
Bien que le projet de loi que j’ai mentionné ci-dessus n’ait pas été adopté parce que le gouvernement a voté contre, ce problème ne va pas disparaître. Un autre projet de loi figure au Feuilleton qui obligerait ces entreprises à passer à un modèle sans but lucratif et à imposer des restrictions similaires à leur comportement d’exploitation. J’ai l’intention d’appuyer ce projet de loi également et de continuer à soulever cette question à l’Assemblée législative.
Il est clair que les agences privées de soins infirmiers exploitent une crise, mais nous, en tant qu’élus responsables, ne devons pas les laisser faire. Cette crise devrait être l’occasion pour le gouvernement de l’Ontario de réaliser ce que des décennies de sous-financement font à notre précieux système de soins de santé. Nous devrions nous réengager dans l’objectif d’un système de soins de santé de classe mondiale qui fournit des soins en fonction des besoins, et non pour faire des profits.
Comme toujours, n’hésitez pas à communiquer avec mon bureau au sujet de ces questions ou de toute autre question provinciale. Vous pouvez joindre mon bureau de circonscription par courriel à ma nouvelle adresse, [email protected] ou par téléphone sans frais au 1-800-831-1899.
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