Déclaration du premier ministre à l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones

Le premier ministre Justin Trudeau a fait aujourd’hui la déclaration suivante à l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones :

« Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones, nous invitons tous les Canadiens à découvrir et à célébrer les cultures, les langues et les belles traditions dynamiques et diverses des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Nous reconnaissons également les importantes contributions que les peuples autochtones ont apportées, et continuent d’apporter, au Canada.

« Le solstice d’été, le plus long jour de l’année, revêt une grande importance culturelle, historique et spirituelle pour de nombreux peuples et communautés autochtones depuis des générations. Et, il y a 25 ans, le gouvernement du Canada ainsi que des organisations autochtones ont choisi le 21 juin pour célébrer la Journée nationale des peuples autochtones.

« Alors que nous célébrons aujourd’hui les peuples autochtones d’un océan à l’autre, nous devons également reconnaître qu’il reste beaucoup de travail à faire sur l’important chemin de la réconciliation. La récente découverte tragique de restes humains près de l’ancien pensionnat de Kamloops sert de rappel brutal de l’oppression, des inégalités et de la discrimination systémiques que les peuples autochtones ont subies au fil des années, des décennies et des siècles, ainsi que les injustices et les défis auxquels ils sont toujours confrontés aujourd’hui.

« Au sein du régime des pensionnats, au moins 150 000 enfants autochtones ont été séparés de force de leurs parents et de leur communauté, et emmenés dans des lieux où leur langue et leur culture étaient interdites dans le but de les éliminer. Ces enfants ont souffert d’abus émotionnels, physiques et sexuels. La Commission de vérité et réconciliation a également révélé que des milliers d’enfants envoyés dans ces pensionnats ne sont jamais retournés chez eux. Il se peut que nous ne connaissions jamais le nombre exact d’enfants décédés et il est bouleversant de savoir que bien des parents n’ont jamais su ce qu’il était arrivé à leur enfant. Le traumatisme intergénérationnel vécu par ces familles se poursuit de nos jours, et nous devons continuer de nous assurer que nous apportons les services de soutien nécessaires à ceux qui ont été traumatisés à nouveau par les récents événements. Nous ne devons jamais oublier ces âmes innocentes perdues : cela doit constituer notre engagement collectif à l’égard de la réconciliation.

« Le gouvernement du Canada continue de demander à l’Église catholique de présenter des excuses officielles aux peuples autochtones touchés par le régime des pensionnats. La prise de responsabilité est l’un des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, et constitue une étape essentielle pour faire progresser les efforts de vérité et de réconciliation au Canada.

« Nous devons également reconnaître, honorer et respecter ceux qui sont décédés. Nous avons récemment fait de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, le 30 septembre, un jour férié fédéral. L’objectif est d’encourager les Canadiens à s’informer et à réfléchir sur l’histoire et les vérités actuelles de notre pays, ainsi qu’à commémorer les survivants, leurs familles et leurs communautés, comme l’ont demandé la Commission de vérité et réconciliation et les dirigeants autochtones.

« Il ne suffit pas de s’excuser pour ces tragédies. Nous devons réparer les torts du passé et relever les défis actuels, et nous ne pouvons y parvenir qu’en agissant. C’est pourquoi le gouvernement du Canada travaille en partenariat avec les peuples autochtones, les provinces et les territoires pour mettre en œuvre les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation. Soixante-seize des 94 appels à l’action du rapport relèvent de la responsabilité unique ou partagée du gouvernement fédéral, et nous avons répondu, ou sommes en voie de répondre à plus de 80 % d’entre eux. Notre priorité est de donner suite à chacun de ces appels à l’action.

« Le 3 juin, deux ans après la publication de “Réclamer notre pouvoir et notre place : le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées”, le gouvernement du Canada a lancé la Voie fédérale. Il s’agit de la contribution du gouvernement au “Plan d’action national 2021 : Mettre fin à la violence contre les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones”. Le Budget 2021 propose également des investissements sans précédent pour appuyer la mise en œuvre des initiatives de la Voie fédérale, créer un avenir plus sûr pour les peuples autochtones et aider à mettre fin à cette tragédie nationale.

« Il incombe au gouvernement du Canada de transformer de manière concrète les institutions fédérales. Nous devons continuer à examiner nos lois et nos politiques pour trouver des moyens d’améliorer les résultats pour les peuples autochtones et pour tous les Canadiens. Nous devons également procéder à la refonte ou à l’élaboration de lois et de politiques qui s’inscrivent dans cet objectif, en partenariat avec les peuples autochtones.

« Nous passons de la parole aux actes. Aujourd’hui, le Parlement adoptera une loi visant à faire des progrès dans la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Les dirigeants autochtones, la Commission de vérité et réconciliation et l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées ont tous indiqué que la Déclaration constitue une feuille de route permettant au gouvernement fédéral de travailler en partenariat avec les peuples autochtones afin de favoriser la réconciliation. Cette nouvelle loi est une initiative sans précédent pour permettre la reconnaissance, la protection et le respect des droits fondamentaux des peuples autochtones dans leur intégralité. Par la mise en œuvre de la Déclaration, nous appuyons davantage l’égalité sociale et économique, encourageons la participation économique et protégeons la gouvernance et les lois, les terres et les territoires, les cultures et les langues autochtones.

« Nous avons également réalisé des progrès concrets en vue de résoudre les problèmes à long terme et les écarts qui persistent concernant les peuples et les communautés autochtones. Au moyen du principe de Jordan, le gouvernement fédéral s’est engagé à offrir aux enfants des Premières Nations vivant à l’intérieur et à l’extérieur des réserves un accès équitable aux services publics financés par le gouvernement. Depuis 2016, plus de 911 000 produits, services et mesures de soutien ont été approuvés en vertu du principe de Jordan. Il s’agit notamment de services d’orthophonie, du soutien éducatif, de l’équipement médical, de services de santé mentale et plus encore. Nous restons également déterminés à travailler en collaboration avec nos partenaires autochtones pour soutenir l’accès des élèves autochtones à une éducation sûre et de qualité qui répond à leurs besoins uniques et les aide à avoir le meilleur départ possible dans la vie. Par ailleurs, avec le soutien du gouvernement du Canada, les communautés des Premières Nations ont levé plus de 100 avis de longue durée sur l’eau potable. Ce ne sont là que quelques exemples de ce que nous avons accompli, mais il reste beaucoup de travail à faire.

« Nous avons tous un rôle à jouer pour dire la vérité sur notre passé et lutter contre les injustices systémiques dont les peuples et communautés autochtones sont encore victimes aujourd’hui. Le gouvernement du Canada continuera de s’employer à faire mieux pour que les peuples autochtones à travers le pays se sentent en sécurité et respectés, et aient une chance réelle et équitable de réussir. Ce n’est que par des actions concrètes, et en travaillant ensemble, que nous pourrons tracer la voie vers un avenir meilleur. »

Justin Trudeau